lundi 5 septembre 2022

Maid in Japan - 7 Un nouveau nom.

 C'est au tour des geishas. Elles se lamentent autant que les Occidentales. Les gardes les couchent par six à la fois sur autant de bancs. Ils relèvent leurs robes et bouclent les sangles. Six hommes retirent les tiges de fer des braseros. Un regard au gros homme qui fait signe oui de la tête.

Ensemble, ils appliquent quelques secondes le métal brûlant sur les fesses des filles. Oh ! Qu'elles ont mal ! Et, Oh ! Qu'elles hurlent bien... Oui, bientôt mon tour !
Ensuite, c'est au tour des servantes qui doivent baisser leurs pantalons. On les attache et on les marque. Elles crient et encaissent ! Abigaïl y passe aussi, bien fait ! Les servantes font beaucoup moins de cinéma que les geishas ou les belles Occidentales. C'est du travail à la chaîne.
Ensuite, c'est au tour des animaux qui sont mis dans les armatures de bois. Ils sont marqués, ça sent le poil brûlé et la viande grillée. Les veaux beuglent et les poulains hennissent. Pauvres bêtes.
Après les animaux, c'est à nous. On passe après les bêtes, nous sommes juste des esclaves ! Nous on ne nous attache pas sur les bancs, mais simplement par les poignets à une corde qui pend des armatures pour marquer les animaux. D'abord les six premières filles, ensuite c'est à moi avec les cinq dernières filles. Pas besoin de nous trousser, on est nues. Un homme est derrière moi avec le fer rouge, je me raidis et ferme les yeux. Tout va bien, tout va bien...

 



 

Jusqu'à ce que... je crie aussi fort que les autres : une affreuse douleur me vrille la fesse. L' homme prend un linge et le colle sur la brûlure, une claque et il me détache. Je rejoins les autres. On pleure, serrées les unes contre les autres.
Le gros homme se lève et se dirige vers le château, les homme le suivent. Ensuite c'est au tour des femmes assises sur des chaises de se lever et pour terminer, les geishas, toujours gémissantes. Ils entrent dans le château. Il reste les servantes, les animaux et nous. Les servantes sont toutes des Japonaises. L'une d'elles crie :
— Les esclaves, ici !
On les rejoint en gémissant un peu, car marcher fait mal. La fille nous dit :
— On va vous donner un nom.
Elle parle lentement en articulant comme si on était demeurées... Ce qui est le cas en japonais. Elle désigne une fille en disant :
— Toi, ici...
Elle se tourne vers les autres en disant :
— Je décide de l'appeler "TOIRE".
Elle prononce Toy-rè. Plusieurs filles se mettent à rire. La servante regarde Abigaïl qui dit en anglais :
— Ça veut dire « toilettes ».
C'est ce qui fait rire les filles. Ils vont nous donner des noms idiots ! La Japonaise tape sur le clavier du boîtier. Puis, elle prend solidement la fille par les cheveux et applique le boîtier sur son cou, entre le menton et l'oreille. La fille crie. La servante retire le boîtier et on voit un tatouage : d'abord deux séries d'idéogrammes, en dessous SLAVE et enfin TOIRE.... Toutes les filles y passent. En riant, les Japonaises proposent des noms. Voici les suivants : PIKUAPPU cafard, KUMO araignée, RYON vaisselle, YOGORE saleté, RANDORI lessive, USU-TSUKI menteuse, OSHIKO pipi. Moi je deviens HOKI balai. On se croirait dans la cour de récré d'un jardin d'enfants.
Qu'est-ce qu'on s'en fout de leurs stupides noms ! En plus de ça, il y a des mots qui sont jolis en japonais, comme Usu-tsuki.
Une des servantes nous dit :
— Attendez à genoux.
On attend, on parle un peu. Une des filles dit :
— Je veux voir la marque sur mes fesses, regardez et dites-moi.
Elle décolle le linge gras et on voit, la marque au fer qui fait environ 10 cm sur 5. Au-dessus, il y a des idéogrammes, en dessous KOÏZUMI et entre les deux le dessin d'un koï, ce poisson de la famille des carpes qu'ont voit partout au Japon J'imagine que le Prince s'appelle Koïzumi et que son emblème est un koï, comme le début de son nom. On a toutes la même : un koï sur le cul... pour toujours !!
On est seules un moment, on parle tout bas et la Voix nous laisse faire... Soudain, on entend le bruit d'un moteur. C'est pas normal, ça. On lève la tête et on voit un hélicoptère descendre du ciel pour atterrir dans une prairie, à côté du château. Des hommes sortent en courant du château c'est la panique. J'entends un homme dire sur un ton respectueux :
— C'est le Prince...
Un Japonais sort de l'hélicoptère, il est suivi de deux filles, puis trois hommes. Ils arrivent dans la cour du château. Le Prince est jeune, c'est-à-dire une trentaine d'années, et plutôt séduisant. Il a un pantalon noir, une chemise blanche et des lunettes de soleil. Les deux filles qui l'entourent sont de très jolies Asiatiques, sans doute des Thaïlandaises. Elles sont vêtues de robe de soie sans manches. Sur les côtés, les robes sont fendues jusqu'à la taille.
Tous les gens sont sortis du château. Des gardes apportent un fauteuil pour le Prince et des chaises pour les deux filles. Toutes les femmes se sont mises à genoux, sauf nous qui le sommes déjà. Les hommes se sont pliés à 45°.
Le Prince parle à la fille qui est à sa gauche. Elle dit d'une voix forte :
— Relevez-vous ! Le Prince est satisfait du château et de ses aménagements, mais il faudra installer l'électricité.
Elle parle japonais avec un accent. Je ne comprends pas tout, mais le sens ne m’échappe pas. Le Prince parle à la fille de droite, qui poursuit :
— Les geishas sont bien, par contre il faut que les esclaves malaises retrouvent leur physique... euh...
Le Prince a l'air agacé. Il lui dit une phrase. Elle poursuit :
— Il faut qu'elles retrouvent leur physique du départ. Il y a des esclaves malaises partout depuis Hong Kong jusqu'à Riyad. Elles iront à la clinique ce soir.
Murmure du Prince à l'autre fille qui écoute et dit :
— La Voix et le contrôle de ces filles, c'est fini. Il veut des esclaves soumises, pas simplement obligées d'obéir.
Le Prince tend la main vers nous. Aussitôt, une des filles traduit le geste :
— Toi, ici
Une de nous, la plus téméraire, sans doute Jill, va se mettre à genoux devant le Prince. La fille lui dit :
— Montre le tatouage et la marque.
Elle se relève et montre son cou au Prince. On a dû lui trouver un nom marrant parce que le Prince sourit. Entendons-nous, il a un sourire d'un demi-centimètre. Ensuite elle se retourne, enlève le linge gras et exhibe sa fesse marquée.

 


 

Pas de commentaire. La fille de droite reprend la parole :
— Le prince passera la nuit ici, qu'on prépare sa suite.
Il se lève et se dirige vers le palais, suivi de ses interprètes et de ses gardes du corps. Aussitôt, tout le monde s'agite, les hommes donnent des ordres aux femmes et aux geishas, qui en donnent aux servantes. Ça s'arrête là car le gros homme qu'on prenait pour le maître des lieux vient vers nous en disant :
— Vous allez à la clinique, au trot.
On se lève pour partir en direction de la ferme, puis du mur de la propriété. Il nous faut bien une heure pour arriver à la porte. Elle est ouverte. De l'autre côté, une camionnette et un garde nous attendent. Il nous conduit à la clinique. Là, une infirmière nous amène dans la salle commune. Elle nous dit :
— Toutes couchées sur le ventre.
Elle nous pique la fesse droite. Je m'endors.
***
J'ouvre les yeux... Je suis dans le brouillard, en mode "Je suis qui et ici c'est où ?" Je regarde autour de moi, on dirait un hôpital plein d'inconnues... nues. Je bouge un peu et ça me fait mal à une fesse. Là, tout me revient : baby-sitter, la gifle et puis la ferme et enfin le tatouage et la marque au fer rouge ! Quel film d'horreur ! Une jolie brune d'une trentaine d'années me demande en japonais :
— Ça va, Hoki ?
Hoki ? Ah oui, c'est mon nouveau nom et je parle japonais ! Je réponds :
— Plus ou moins et tu es...
— Pikuappu. Tu sais qui je suis.
— Oui...
C'est l'avocate américaine, celle qu'on avait désignée comme chef. C'est son nouveau nom. Elle me dit :
— Une infirmière est venue me parler. C'est moi qui suis chef du groupe.
Chouette ! Enfin, une bonne nouvelle, une petite bonne nouvelle. Ma voisine est une jolie métisse aux longues jambes... Elle vient de se réveiller et les souvenirs lui reviennent. Elle se met à pleurer. Je dis à Pikuappu :
— Je peux la consoler ?
— Bien sûr.
Je vais à côté de la métisse et elle se serre contre moi en pleurant. Je crois qu'on était déjà souvent ensemble quand on était malaises. Je reconnais son odeur. Je dis :
— Ça va aller, on a de nouveau notre chef. Abigaïl n'a plus rien à dire. Elle n'a pas reçu de nom, mais elle est marquée comme nous toutes.
Une fille demande à Pikuappu (!) :
— On est redevenues comme avant ?
— Oui, à part les fesses.
Quoi !? On se lève toutes et on essaie de les voir, ce n'est pas possible. Je les tâte et je gémis :
— Elles sont énormes !!
La Métisse répond :
— Mais non, sotte, elles sont plus rondes mais elles sont belles ! Les miennes n'ont pas changé.
C'est vrai, mais il faut dire qu'elle a des fesses de Black. On a toutes des fesses de Blacks.
On est toutes réveillées. Il y en a qui aiment, d'autres se plaignent. Bah ! Il y a plus important que cette histoire de fesses : qu'est-ce qu'on va nous faire ?
Pikuappu... il faudra qu'on apprenne tous ces noms... nous dit à toutes :
— Une infirmière m'a expliqué ce qu'on doit faire, d'abord aller à la ferme. Là, on aura à manger. Enfin, j'espère... Allez vite aux toilettes et puis on part.
La métisse s'appelle Kumo. On reste ensemble, même pour aller aux toilettes. Quand tout le monde est passé, on descend. Une des filles demande :
— On n'a plus la Voix ?
— Apparemment non, mais on a certainement une puce quelque part dans le corps, pour nous surveiller.
— Impossible de s'évader, alors ?
— Moi je ne le fais pas.
Cet hôpital est vide. On se retrouve devant la cloture... Un garde nous ouvre la porte et nous dit :
— N'oubliez pas de parler en japonais et de vous appeler par vos nouveaux noms.
Ça ne va pas être facile. Pikuappu parlerait volontiers plus longtemps avec lui, mais il remonte dans sa voiture et s'en va. On marche, il fait chaud ! Une fille demande :
— Qu'est-ce qui va nous arriver ?
Pikuappu répond :
— J'ai entendu des infirmières en parler, ce matin. D'abord, on va nettoyer et servir à table. D'autres esclaves vont venir. Une fois qu'on sera assez soumises et obéissantes, on va devenir servantes "soins du corps". Là, j'ai eu du mal à comprendre, mais c'est masser plus du sexe, je pense. On a quelques semaines dures, mais après ça ira de mieux en mieux.
Une fille lui demande :
— Tu le promets ?
— Oui.
Pikuappu...  Et puis non, je vais appeler les filles par leurs prénoms, les vrais. Jill dit ça pour nous rassurer, mais on la croit.

A suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.

Nos 7 livres illustrés sont ici : 
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