C'est au tour des geishas. Elles se lamentent autant que les Occidentales. Les gardes les couchent par six à la fois sur autant de bancs. Ils relèvent leurs robes et bouclent les sangles. Six hommes retirent les tiges de fer des braseros. Un regard au gros homme qui fait signe oui de la tête.
Ensemble, ils appliquent quelques secondes le
métal brûlant sur les fesses des filles. Oh ! Qu'elles ont mal !
Et, Oh ! Qu'elles hurlent bien... Oui, bientôt mon tour !
Ensuite,
c'est au tour des servantes qui doivent baisser leurs pantalons. On
les attache et on les marque. Elles crient et encaissent ! Abigaïl
y passe aussi, bien fait ! Les servantes font beaucoup moins de
cinéma que les geishas ou les belles Occidentales. C'est du travail
à la chaîne.
Ensuite, c'est au tour des animaux qui sont mis
dans les armatures de bois. Ils sont marqués, ça sent le poil brûlé
et la viande grillée. Les veaux beuglent et les poulains hennissent.
Pauvres bêtes.
Après les animaux, c'est à nous. On passe
après les bêtes, nous sommes juste des esclaves ! Nous on ne nous
attache pas sur les bancs, mais simplement par les poignets à une
corde qui pend des armatures pour marquer les animaux. D'abord les
six premières filles, ensuite c'est à moi avec les cinq dernières
filles. Pas besoin de nous trousser, on est nues. Un homme est
derrière moi avec le fer rouge, je me raidis et ferme les yeux.
Tout va bien, tout va bien...
Jusqu'à
ce que... je crie aussi fort que les autres : une affreuse douleur me
vrille la fesse. L' homme prend un linge et le colle sur la brûlure,
une claque et il me détache. Je rejoins les autres. On pleure,
serrées les unes contre les autres.
Le gros homme se lève et
se dirige vers le château, les homme le suivent. Ensuite c'est au
tour des femmes assises sur des chaises de se lever et pour terminer,
les geishas, toujours gémissantes. Ils entrent dans le château. Il
reste les servantes, les animaux et nous. Les servantes sont toutes
des Japonaises. L'une d'elles crie :
— Les esclaves, ici !
On
les rejoint en gémissant un peu, car marcher fait mal. La fille nous
dit :
— On va vous donner un nom.
Elle parle lentement en
articulant comme si on était demeurées... Ce qui est le cas en
japonais. Elle désigne une fille en disant :
— Toi,
ici...
Elle se tourne vers les autres en disant :
— Je
décide de l'appeler "TOIRE".
Elle prononce Toy-rè.
Plusieurs filles se mettent à rire. La servante regarde Abigaïl qui
dit en anglais :
— Ça veut dire « toilettes ».
C'est
ce qui fait rire les filles. Ils vont nous donner des noms idiots !
La Japonaise tape sur le clavier du boîtier. Puis, elle prend
solidement la fille par les cheveux et applique le boîtier sur son
cou, entre le menton et l'oreille. La fille crie. La servante retire
le boîtier et on voit un tatouage : d'abord deux séries
d'idéogrammes, en dessous SLAVE et enfin TOIRE.... Toutes les filles
y passent. En riant, les Japonaises proposent des noms. Voici les
suivants : PIKUAPPU cafard, KUMO araignée, RYON vaisselle, YOGORE
saleté, RANDORI lessive, USU-TSUKI menteuse, OSHIKO pipi. Moi je
deviens HOKI balai. On se croirait dans la cour de récré d'un
jardin d'enfants.
Qu'est-ce qu'on s'en fout de leurs stupides
noms ! En plus de ça, il y a des mots qui sont jolis en japonais,
comme Usu-tsuki.
Une des servantes nous dit :
— Attendez
à genoux.
On attend, on parle un peu. Une des filles dit :
—
Je veux voir la marque sur mes fesses, regardez et dites-moi.
Elle
décolle le linge gras et on voit, la marque au fer qui fait environ
10 cm sur 5. Au-dessus, il y a des idéogrammes, en dessous KOÏZUMI
et entre les deux le dessin d'un koï, ce poisson de la famille des
carpes qu'ont voit partout au Japon J'imagine que le Prince s'appelle
Koïzumi et que son emblème est un koï, comme le début de son nom.
On a toutes la même : un koï sur le cul... pour toujours !!
On
est seules un moment, on parle tout bas et la Voix nous laisse
faire... Soudain, on entend le bruit d'un moteur. C'est pas normal,
ça. On lève la tête et on voit un hélicoptère descendre du ciel
pour atterrir dans une prairie, à côté du château. Des hommes
sortent en courant du château c'est la panique. J'entends un homme
dire sur un ton respectueux :
— C'est le Prince...
Un
Japonais sort de l'hélicoptère, il est suivi de deux filles, puis
trois hommes. Ils arrivent dans la cour du château. Le Prince est
jeune, c'est-à-dire une trentaine d'années, et plutôt séduisant.
Il a un pantalon noir, une chemise blanche et des lunettes de soleil.
Les deux filles qui l'entourent sont de très jolies Asiatiques, sans
doute des Thaïlandaises. Elles sont vêtues de robe de soie sans
manches. Sur les côtés, les robes sont fendues jusqu'à la
taille.
Tous les gens sont sortis du château. Des gardes
apportent un fauteuil pour le Prince et des chaises pour les deux
filles. Toutes les femmes se sont mises à genoux, sauf nous qui le
sommes déjà. Les hommes se sont pliés à 45°.
Le Prince
parle à la fille qui est à sa gauche. Elle dit d'une voix forte :
—
Relevez-vous ! Le Prince est satisfait du château et de ses
aménagements, mais il faudra installer l'électricité.
Elle
parle japonais avec un accent. Je ne comprends pas tout, mais le sens
ne m’échappe pas. Le Prince parle à la fille de droite, qui
poursuit :
— Les geishas sont bien, par contre il faut que les
esclaves malaises retrouvent leur physique... euh...
Le Prince a
l'air agacé. Il lui dit une phrase. Elle poursuit :
— Il faut
qu'elles retrouvent leur physique du départ. Il y a des esclaves
malaises partout depuis Hong Kong jusqu'à Riyad. Elles iront à la
clinique ce soir.
Murmure du Prince à l'autre fille qui écoute
et dit :
— La Voix et le contrôle de ces filles, c'est fini.
Il veut des esclaves soumises, pas simplement obligées d'obéir.
Le
Prince tend la main vers nous. Aussitôt, une des filles traduit le
geste :
— Toi, ici
Une de nous, la plus téméraire, sans
doute Jill, va se mettre à genoux devant le Prince. La fille lui dit
:
— Montre le tatouage et la marque.
Elle se relève et
montre son cou au Prince. On a dû lui trouver un nom marrant parce
que le Prince sourit. Entendons-nous, il a un sourire d'un
demi-centimètre. Ensuite elle se retourne, enlève le linge gras et
exhibe sa fesse marquée.
Pas
de commentaire. La fille de droite reprend la parole :
— Le
prince passera la nuit ici, qu'on prépare sa suite.
Il se lève
et se dirige vers le palais, suivi de ses interprètes et de ses
gardes du corps. Aussitôt, tout le monde s'agite, les hommes donnent
des ordres aux femmes et aux geishas, qui en donnent aux servantes.
Ça s'arrête là car le gros homme qu'on prenait pour le maître des
lieux vient vers nous en disant :
— Vous allez à la clinique,
au trot.
On se lève pour partir en direction de la ferme, puis
du mur de la propriété. Il nous faut bien une heure pour arriver à
la porte. Elle est ouverte. De l'autre côté, une camionnette et un
garde nous attendent. Il nous conduit à la clinique. Là, une
infirmière nous amène dans la salle commune. Elle nous dit :
—
Toutes couchées sur le ventre.
Elle nous pique la fesse droite.
Je m'endors.
***
J'ouvre les yeux... Je suis dans le
brouillard, en mode "Je suis qui et ici c'est où ?" Je
regarde autour de moi, on dirait un hôpital plein d'inconnues...
nues. Je bouge un peu et ça me fait mal à une fesse. Là, tout me
revient : baby-sitter, la gifle et puis la ferme et enfin le tatouage
et la marque au fer rouge ! Quel film d'horreur ! Une jolie brune
d'une trentaine d'années me demande en japonais :
— Ça va,
Hoki ?
Hoki ? Ah oui, c'est mon nouveau nom et je parle
japonais ! Je réponds :
— Plus ou moins et tu es...
—
Pikuappu. Tu sais qui je suis.
— Oui...
C'est l'avocate
américaine, celle qu'on avait désignée comme chef. C'est son
nouveau nom. Elle me dit :
— Une infirmière est venue me
parler. C'est moi qui suis chef du groupe.
Chouette ! Enfin,
une bonne nouvelle, une petite bonne nouvelle. Ma voisine est une
jolie métisse aux longues jambes... Elle vient de se réveiller et
les souvenirs lui reviennent. Elle se met à pleurer. Je dis à
Pikuappu :
— Je peux la consoler ?
— Bien sûr.
Je
vais à côté de la métisse et elle se serre contre moi en
pleurant. Je crois qu'on était déjà souvent ensemble quand on
était malaises. Je reconnais son odeur. Je dis :
— Ça va
aller, on a de nouveau notre chef. Abigaïl n'a plus rien à dire.
Elle n'a pas reçu de nom, mais elle est marquée comme nous
toutes.
Une fille demande à Pikuappu (!) :
— On est
redevenues comme avant ?
— Oui, à part les fesses.
Quoi !?
On se lève toutes et on essaie de les voir, ce n'est pas possible.
Je les tâte et je gémis :
— Elles sont énormes !!
La
Métisse répond :
— Mais non, sotte, elles sont plus rondes
mais elles sont belles ! Les miennes n'ont pas changé.
C'est
vrai, mais il faut dire qu'elle a des fesses de Black. On a toutes
des fesses de Blacks.
On est toutes réveillées. Il y en a qui
aiment, d'autres se plaignent. Bah ! Il y a plus important que
cette histoire de fesses : qu'est-ce qu'on va nous
faire ?
Pikuappu... il faudra qu'on apprenne tous ces noms...
nous dit à toutes :
— Une infirmière m'a expliqué ce qu'on
doit faire, d'abord aller à la ferme. Là, on aura à manger. Enfin,
j'espère... Allez vite aux toilettes et puis on part.
La
métisse s'appelle Kumo. On reste ensemble, même pour aller aux
toilettes. Quand tout le monde est passé, on descend. Une des filles
demande :
— On n'a plus la Voix ?
— Apparemment non,
mais on a certainement une puce quelque part dans le corps, pour nous
surveiller.
— Impossible de s'évader, alors ?
— Moi
je ne le fais pas.
Cet hôpital est vide. On se retrouve devant
la cloture... Un garde nous ouvre la porte et nous dit :
—
N'oubliez pas de parler en japonais et de vous appeler par vos
nouveaux noms.
Ça ne va pas être facile. Pikuappu parlerait
volontiers plus longtemps avec lui, mais il remonte dans sa voiture
et s'en va. On marche, il fait chaud ! Une fille demande :
—
Qu'est-ce qui va nous arriver ?
Pikuappu répond :
—
J'ai entendu des infirmières en parler, ce matin. D'abord, on va
nettoyer et servir à table. D'autres esclaves vont venir. Une fois
qu'on sera assez soumises et obéissantes, on va devenir servantes
"soins du corps". Là, j'ai eu du mal à comprendre, mais
c'est masser plus du sexe, je pense. On a quelques semaines dures,
mais après ça ira de mieux en mieux.
Une fille lui demande :
—
Tu le promets ?
— Oui.
Pikuappu... Et puis non,
je vais appeler les filles par leurs prénoms, les vrais. Jill dit ça
pour nous rassurer, mais on la croit.
A suivre.
Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.
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