Nancy me montre ma chambre. Le balcon donne sur la mer. Je lui demande :
—
C'est quoi la répétition ?
—
Je crois que vous devrez jouer les Premières Dames et il faut que
vous soyez convaincante.
Je
ne la sens pas bien, cette fille... Elle est trop sûre d'elle, ce
n'est pas normal pour une esclave qui devrait avoir l'échine
particulièrement souple.
Elle
me montre la salle de bains, puis, au rez-de-chaussée, une petite
salle de cinéma. Elle me dit :
—
Vous devrez avoir son accord pour regarder un film ou la télé.
Elle
me parle vraiment d'égale à égale ! Je visite la maison, puis le
jardin... Le chauffeur est occupé dans le coffre de la voiture. Je
m'approche de lui, il m'entend venir et il me demande :
—
Tout va bien... Madame ?
—
Oui, mais tout s'est fait si vite... Je dois m'habituer... à
Monsieur aussi.
Il
fait une drôle de tête, genre "Monsieur est dingo". C'est
sûrement lui notre allié. Je lui fait remarquer :
—
Il y a très peu de personnel pour une grande maison.
—
Monsieur est vite agacé quand il y a trop de monde. Il y a Jo, le
garde du corps, moi et Nancy qui s'occupe du ménage. Pour les
réceptions, il y a du personnel qui vient...
—
Euh... vous connaissez Summer ?
—
Je l'ai aperçue avec vous.
On
parle encore un peu, jusqu'à ce que Nancy arrive. Elle me dit :
—
Vous devez vous changer... Monsieur n'aime pas attendre.
On
va dans la chambre. En plissant le nez, elle ajoute :
—
Vous n'êtes pas fraîche, vous sentez la transpiration. Monsieur est
un maniaque de la propreté. Je vais vous laver. Enlevez vos
vêtements.
Elle me parle vraiment comme si j'étais un enfant... Tout est dingue, à commencer par ce mariage. Quand je suis nue, elle me prend la main et m'amène dans la salle de bains... Une enfant, je disais. Elle fait couler la douche et puis me dit :
—
Allez-y.
Quand je
suis sous l'eau tiède, elle prend un gant de toilette, du savon et
elle me lave énergiquement... Au fond, ce n'est pas désagréable...
Elle me rince soigneusement et puis elle ouvre un robinet en grand.
Je crie :
—
Ouch !! C'est glacé !
Elle
me maintient sous l'eau froide en disant :
—
C'est très bon, ça raffermit les chairs...
—
Je pourrais vous fouetter !
—
Bien sûr, si Monsieur est d'accord, mais on n’aura pas le temps
maintenant. En attendant, sortez de la douche que je vous sèche.
Non,
mais je rêve ??? Elle m'essuie énergiquement. Je suis mal à
l'aise avec le dingue et avec elle aussi. Elle me coiffe, me maquille
et m'habille. J'ai une belle robe noire, des chaussures à hauts
talons... un collier en or. Le résultat n'est pas mal... pas mal du
tout même. On descend dans le living et elle me dit :
—
Asseyez-vous.
Elle
se tient debout "aux ordres" dans la position qu'on apprend
aux esclaves. À 15 h précise, Donald arrive. Il a mis ses beaux
vêtements. Nancy fait une révérence. On a droit à un gloussement,
puis il dit :
—
Parfait, parfait. Bon... Ashley, tu es la maîtresse de maison,
l'épouse du roi du pétrole. Moi, je suis un invité qui se présente
sur la terrasse. Compris ?
—
Oui... Donald.
Il
va sur la terrasse et se met derrière la baie vitrée. Je me lève
pour aller ouvrir, mais Nancy m’arrête :
—
Ce n'est pas à vous d'y aller, voyons ! Dites-moi d'aller
ouvrir.
— Euh,
oui... Allez ouvrir, Nancy.
Elle
ouvre la porte vitrée et fait une profonde révérence en disant :
—
Bienvenue, Monsieur. Entrez, je vous prie.
Il
pénètre dans la pièce et se dirige vers moi... Je me lève et...
il crie :
— Où
tu as vu que tu te levais, idiote ?
Je
me rassieds... je vais bientôt me mettre à pleurer. Il se met
devant moi en disant :
—
Chère Madame, je suis ravi de vous rencontrer.
Il
tend la main et je la prends... mais il crie :
—
NON !!! Tu tends la main pour le baise-main, stupide !
Il
retarde d'un siècle, le dingue !! Je tends la main, il
l'embrasse... Je lui dis :
—
Très honorée de... de...
—
NON ! Tu es nulle. Tu as été Première Dame, toi ? Ça devait
être beau. Bon, on va rejouer la scène mais Nancy va prendre ta
place et toi, la sienne. Nancy !
—
Oui Maître... pour être bien dans le rôle, on devrait échanger
nos vêtements.
—
Hiiiiiiiiii, oui, très bonne idée.
Elle
me dit :
—
Enlève tes vêtements.
Là,
elle va trop loin ! Je réponds :
—
Une esclave ne tutoie pas sa maîtresse !
Donald
intervient :
—
On a inversé les rôles, tu es sourde ou idiote ?
—
Mais...
Nancy me
dit :
— Enlève
tes vêtements, je ne le répéterai pas une troisième fois !!
Je
me déshabille !
Elle aussi et on met les vêtements l'une de l'autre. Oh, qu'elle le tient bien son rôle ! Elle me dit :
—
Maintenant, tu vas te mettre à genoux et t'excuser pour m'avoir fait
répéter un ordre.
Est-ce
que je fais un mauvais rêve ? Dans le doute, je me mets à genoux
devant elle en disant :
—
Pardon, Maîtresse.
—
Le front sur le sol !
Après
lui avoir obéi, elle pose la semelle de "ma'" chaussure un
peu plus haut que la nuque en disant :
—
Ça, c'est ta place et tu as intérêt à ne plus l'oublier !
La
bouche sur le sol je bredouille :
—
Oui Maîtresse.
—
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, j'adore ! Voilà une vraie Première Dame,
bravo Nancy ! Vous allez garder ces rôles pour la soirée.
Je
prie pour que le chauffeur remarque ce qui se passe et prévienne
Summer. C'est idiot, comment pourrait-il le savoir ? Le dingue dit
à Nancy :
— Tu
es Ashley.
—
Avec grand plaisir, Donald... Si on appelait la servante Dust
(poussière) ?
—
Ouiiiiii...
— Si
tu permets, je vais me coiffer comme elle et je lui ferai une
coiffure d'esclave. Dust !
—
Oui Maîtresse.
—
Suis-moi.
C'est
juste un rôle momentané, un caprice du dingo. On monte dans la
chambre. Elle se coiffe comme moi, puis on va dans la salle de bain
et elle me débarbouille le visage avec un gant de toilette mouillé.
Tout mon maquillage disparaît. Ensuite, elle tire mes cheveux vers
l'arrière en queue de cheval ! Elle me demande :
—
Tu es nulle pour faire la Première Dame, mais esclave, tu y
arriveras ?
—
Oui Maîtresse.
—
Je l'espère pour tes fesses !
Après
être descendues, on est accueillies par... devine quoi, lectrice
imaginaire... Oui, un long gloussement :
—
Hiiiiiiiiiiii, vous êtes parfaite ! Bravo Ashley.
—
C'est un plaisir, Donald.
On
rejoue la scène. Elle va dehors et toque à la porte-fenêtre. Je
vais lui ouvrir et... elle me donne une gifle qui claque bien sur ma
joue.
—
Aïïïeee ! mais pourquoi...
—
La révérence, idiote !
Elle ressort et toque à nouveau. Je vais lui ouvrir, la joue encore chaude de cette gifle et je fais une profonde révérence en disant :
— Bienvenue
chez Monsieur Stassy, Madame.
—
Je suis Madame X, annonce-moi à ton maître.
—
Bien Madame.
Deuxième
révérence, ensuite je vais devant Donald pour en faire une
troisième. Je lui annonce :
—
Madame X est là, Maître.
Il
se lève et va devant Nancy en disant :
—
Chère amie, quel plaisir de vous revoir !
—
Plaisir partagé, cher ami.
Elle
tend la main, mais sans lever le bras, si bien qu'il doit se plier en
deux pour la baiser. Elle ajoute :
—
Je vous félicite d'avoir embauché une servante un peu demeurée,
ces gens-là doivent travailler aussi.
—
Ouiiiiiiiii, bravo Nanccyiiiiiiiiiii !
Il
se tourne vers moi en demandant :
—
Tu ne serais pas vraiment un peu demeurée ?
C'est
spécial venant de lui... Je réponds :
—
Je suis un peu perdue, Maître.
—
NON ! Mauvaise réponse ! Qu'est-ce qu'une esclave doit dire ?
—
Elle doit répondre "Oui Maître".
—
Voilà ! Ce soir, tu feras le service.
Il
se tourne vers Nancy pour lui dire :
—
Ashley, ma chérie, ce soir tu attacheras Dust dans le garage, elle
dormira là.
—
Avec plaisir mon chéri...
—
Hiiiiiiiiiii, et avant ça, elle fera le service en attendant...
euh....
Quoi ?
Qu'est-ce qu'il veut encore, le dingue ? Je vais prévenir le garde
ou alors je m'enfuis. Une femme a le droit de quitter son mari,
non ?
Nancy le
regarde attentivement, ce qu'elle fait souvent pour deviner ce qu'il
veut. Elle lui demande :
—
Ne pensez-vous pas qu'elle pourrait nous apporter à boire ?
—
Ouiiiii et puis vous avez raison de me vouvoyer... Ashley
chérie.
Elle
s’adresse à moi :
—
Un Jack Daniel pour Monsieur et pour moi... un verre de vin blanc !
—
Oui Maîtresse.
—
Dis plutôt Madame et Monsieur.
—
Oui Madame.
À
suivre.
Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.
Nos 7 livres illustrés sont ici :
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