Juste avant d'arriver, le garde nous dit :
— Il ne suffit pas de vous courber pour saluer vos maîtres, mettez-vous à genoux et inclinez-vous jusqu'à ce que votre front touche le sol.
On va rencontrer l'empereur du Japon ? Bien sûr, on fait ce qu'il dit et quand on est devant un groupe d'hommes et de femmes, on prend la pose qu'il a décrite, le front sur le sol, les fesses en l'air. Le garde est satisfait, il dit :
— Redressez-vous, mais restez à genoux.
On a l'occasion de regarder nos "maîtres". Ils ont l'air d'une famille : les grands-parents, deux couples d'une quarantaine d'années, deux garçons et trois filles d'une vingtaine d'années. Ils sont vêtus de pantalons qui s'arrêtent aux genoux et d'une espèce de chemise sans manche, aussi bien les hommes que les femmes. Leurs vêtements sont sales et usés, ce sont des vêtements de travail. Le garde nous dit :
— Soyez obéissantes et travaillez bien.
Il s'en va. Un des hommes nous parle en japonais. Aucune de nous ne comprend. Une des filles parle un peu l'anglais. Elle désigne la ferme du doigt en disant :
— Suivez-nous.
Cette ferme est un ancien bâtiment de pierre, assez délabré. Certaines parties plus récentes sont en bois. On entre dans la cour. En plus de la maison, il y a une grange, d'autres petits bâtiments de bois, un enclos avec une dizaine de porcs et des poules en libertés. Il y a aussi une fosse à purin. C'est une ferme, quoi. La fille nous montre des balais et des pelles appuyés contre un mur, en disant.
— Vous nettoyer et jeter là.
Elle nous montre la fosse à purin et ajoute :
— Si pas bien : fouet !
Une fille lève la main. La fille lui dit :
— Quoi ?
— On peut former des équipes, maîtresse ?
Elle consulte les autres du regard... Ils n'ont pas compris. Elle répond :
— Travaillez.
Le fait d'être appelée maîtresse, ça lui a plu. Je dois me faire bien voir de cette fille. Je la regarde plus attentivement, elle est plutôt grande, mince et son visage est assez joli.
La fille qui lui a posé la question nous dit :
— On va s'organiser...
Comme nous, elle semble être Malaise, mais je pense qu’en réalité, il s’agit d’une Américaine. Peut-être une universitaire, à entendre sa façon de parler. On fait des équipes, des filles réunissent les excréments des poules et des débris divers. D'autres les chargent dans des brouettes pour les déverser dans la fosse à purin. La fille de la ferme crie :
— Plus vite !
Plus vite que quoi ? Aussitôt, les quatre autres jeunes nous foncent dessus et nous donnent des coups de fouet sur les fesses, les cuisses et les mollets. Ils visent bien les salopards. On se met toutes à courir en gémissant. C'est ce qu'ils veulent ! La fille dit :
— Bien !
Dès qu'on ralentit, on se fait fouetter. On court pendant au moins deux heures à ramasser de la merde de poulets, des détritus et même les mauvaises herbes qui ont poussé un peu partout. Je suis fatiguée et j'ai mal au dos, mais je suis quand même étonnée d'avoir pu tenir ce rythme pendant deux heures. Ce nouveau corps a vraiment l'air performant. La cour de ferme est propre ou presque. La nuit tombe et j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'électricité ici. La fille nous dit :
— Pas sortir ferme. Dormir là.
Elle désigne la grange... et ajoute :
— Manger bientôt... eau, là.
Elle nous montre un puits et s'en va. On reste dans cette cour de ferme, les poules sont rentrées dans leur poulailler, les porcs sont installés sous un auvent. La chef, enfin, celle qui est la plus décidée et qui a parlé à la fille, nous dit :
— Première chose, boire.
Elle se dirige vers le puits, enlève le couvercle de bois et tourne une manivelle jusqu'à ce qu'un seau en bois apparaisse. Une fille sait comment le bloquer. Il y a quelques récipients, genre un pot cassé sur le bord du puits.
À tour de rôle, on vient boire... Oh, ça fait du bien... Plusieurs filles se frottent les épaules et les reins. On va toutes s'asseoir sur des ballots de paille dans la grange.
Maintenant, on attend la nourriture. C'est surprenant de voir les autres filles aussi semblables et de savoir qu'on ressemble à ça. C'est comme si nous avions 11 miroirs reflétant notre image. La chef nous dit :
— On devrait se présenter. Je suis Américaine... et avocate. Je défendais quelqu'un d'important, mais quand je me suis rendu compte qu'il était coupable, je n'ai plus travaillé avec assez conviction. Il a pris un autre avocat. Deux hommes sont entrés chez moi, ils m'ont maintenue et m'ont fait une piqûre... vous connaissez la suite.
À tour de rôle, les filles racontent leur histoire :
— Je m'appelle Laini, j'ai 18 ans et je suis Malaise, j'étais servante à Hong Kong. J'ai cassé un vase et brûlé un chemisier en soie en le repassant. La maîtresse m'a battue, puis un homme m'a fait une piqûre...
— Je suis Anglaise et j'ai trompé plusieurs fois mon mari. Il l'a découvert....
— Je suis Italienne et j'étais vendeuse. J'ai volé plusieurs sous-vêtements.
— Je suis Allemande et j'étais strip-teaseuse. J'ai refusé de partir en week-end avec un riche client.
— Je suis Brésilienne et j'ai déposé plainte contre mon patron pour des attouchements.
— Je suis Coréenne et je tenais un blog sur le darknet. Je dénonçais les abus du pouvoir.
— Je suis Indienne et j'ai giflé un producteur qui a mis la main sous ma jupe
— Je suis Française, j'étais baby-sitter au Japon et j'ai giflé un gamin qui m'a craché au visage.
— Je viens des Philippines et j'étais servante dans un pays du Golf, j'ai refusé de faire une fellation à mon patron.
— Je suis Australienne et j'ai dénoncé un trafic d'animaux sur mon blog.
On a toutes un point commun, en dehors du fait qu'on se ressemble comme des sœurs jumelles, on a fait quelque chose qui a servi de prétexte. De là à nous punir de cette façon...
L'avocate nous dit :
— Il doit y avoir autre chose... on est trop différentes au départ. On est toutes de nationalité différente. Il doit y avoir une raison à notre présence ici.
La Coréenne répond :
— Je crois aussi. Sur le darknet, j'ai lu que des filles étaient enlevées par...
Elle s'arrête net et pousse un cri en se frottant la hanche et la cuisse. Elle grimace de douleur pendant quelques minutes.... Puis, elle se calme, mais elle n'a pas l'air à l'aise du tout ! La chef lui dit :
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Rien, rien... D'ailleurs, je me trompe, je... mélange avec un film. Sur le darknet, il y a beaucoup de rumeurs.
Ouais... On se regarde et je crois qu'on pense toutes la même chose, on est contrôlées ! La chef regarde le plafond... elle cherche des micros, je crois. Là, je pense à un article que j'ai lu et j'ai la mauvaise idée de leur dire :
— J'ai lu un article qui parlait d'une organisation qui... Aaaïïeee !
J'ai une douleur fulgurante de la hanche au mollet, le long du tracé du nerf sciatique. En même temps, j'entends :
— Stop !
Ouch ! On doit avoir une minuscule oreillette implantée dans l'oreille. La chef qui me regardait a compris... la Coréenne et d'autres filles aussi. La chef nous dit :
— Les filles, on va faire ce qu'on nous dit et dès qu'on sera obéissantes et qu'on parlera japonais, notre situation va s'améliorer. Le fouet fait mal mais il ne blesse pas. Je crois que...
On ne le saura pas car toute la famille arrive, les jeunes portent des casseroles... et des lampes au pétrole, car il commence à faire vraiment noir. Ils poussent le souci de l'authenticité vraiment loin... Des lampes à pétrole, c'était en 1850 ou un truc comme ça. Je dis qu'ils sont une famille, mais on peut douter de tout ici !
On se lève et on salue. On va manger... Non, car la fille nous dit :
— Avant manger, apéritif. À genoux !
On obéit, tandis que les hommes baissent leurs pantalons. Oh non ! Je comprends ce que veut dire "apéritif". À tout prendre, c'est encore la fille qui parle anglais qui me dégoûte le moins. Par chance, je suis près d'elle, je bouge un peu. Elle me regarde et descend elle aussi son pantalon de toile. Je suis face à une chatte d'un noir d'encre. La mienne doit lui ressembler. Les types choisissent une fille, n'importe laquelle puisqu'on est toutes pareilles. La fille qui a sa chatte presque sur mon visage nous dit :
— Faites bien... sinon, pas manger : fouet.
Message bien reçu !
Elle enlève son pantalon et se couche dans la paille. Elle écarte les cuisses, ses lèvres roses et mouillées me font une moue obscène au milieu de ses poils. Je lui dis :
— C'est la première fois que je fais ça, Mademoiselle.
Elle a l'air de n'en avoir rien à foutre et me montre sa chatte du doigt.
C'est vrai que je n'ai jamais fait ça avec une fille... Dans mon milieu, c'est quelque chose qui ne se fait pas... Non, c'est bête de dire ça. Disons que je n'ai jamais eu d'attirance sexuelle pour les filles. Mais, je veux manger et je ne veux pas être fouettée, alors je ferme les yeux et je colle mes lèvres aux siennes... Son odeur est forte... mais j'embrasse et je lèche... J'invente un proverbe pour dédramatiser la circonstance : "ventre affamé n'a point d'odorat ni de goût". Je veux la satisfaire...
Des garçons m'ont déjà léchée et je me caresse parfois, oui, dans mon milieu ça se fait ! Alors, je sais que je dois m'occuper de son clitoris, je lui donne des petits coups de langue et le suce un peu. Elle aime ! Je continue à faire le premier cunni de ma vie et je ne me débrouille pas trop mal... Bientôt, elle gémit et dit des choses en japonais... Ses cuisses frémissent contre mes oreilles et son bassin vient au-devant de ma langue. Elle met son pied sur ma nuque et elle me pousse dans sa chatte en gémissant. Elle jouit... Je vais manger !
Elle se redresse et regarde les autres.
Un des hommes a pris une fille de sa famille sur ses genoux et l'a assise sur son sexe, les fesses tournées vers lui. Peut-être père et fille, parce qu’ils se ressemblent fort... Ils ont tous les deux les jambes écartées. Une de nous lèche le sexe du père et le clitoris de sa fille. L'air ravie de ce qu'on lui fait, elle tourne la tête pour embrasser... son père ? Les autres filles sucent les hommes, se font baiser en levrette ou encore lèchent les femmes. Un vrai film porno !! Je crois que ce sont vraiment des paysans et qu'ils sont ici pour gagner de l'argent et se lâcher sexuellement. Pas de douleur dans la jambe ? Ouf ! "L'ordinateur central" ne peut pas lire mes pensées.
Mais je m'en fous du spectacle porno, j'ai faim !
Il faut bien une dizaine de minutes avant que tous les membres de la famille Adams (vous vous souvenez du film ?) jouissent dans une de nous. La fille qui parle un peu l'anglais, celle dont j'ai l'odeur sur le visage et le goût dans la bouche, nous montre un seau en bois en disant :
— Les besoins.
Compris... Ils s'en vont... avec les lampes et nous laissent dans le noir. Il ne doit pas y avoir de clair de lune pour faire aussi noir. Une fille dit :
— Eh ! L'Américaine, comment on fait ?
Elle répond :
— Qui sait où sont les casseroles ?
— Moi, je suis à côté.
— Bien, les filles, on doit se donner la main.
On se tâte dans le noir et on finit par toutes se donner la main. La chef dit :
— La fille qui est près des casseroles, tu as vu ce qu'il y a dedans ?
— Du riz, du poisson séché, je crois, et puis des pommes.
Comment on va faire ? Une fille se met à pleurer... Et là, miracle, enfin façon de parler, une faible lueur éclaire la grange. Une fille dit :
— Merci, Arigatō, Arigatō (merci).
On répète toutes :
— Arigatō, Arigatō.
La Voix nous a aidés ! C'est dingue ! On se réunit toutes autour des casseroles et on mange avec nos mains sales.
La chef l'avait dit, " Ils veulent nous garder en forme ". La preuve c'est qu'il y a assez à manger. Quand on a fini, on passe toutes sur le seau... Là, le peu de lumière m'arrange. Quand on a toutes fait ce qu’il faut, on boit, car il y a une cruche avec de l'eau. Une fille a repéré des sacs de jutes vides, on les dispose sur la paille. Il y en a assez pour en mettre sur soi comme un drap. C'est le grand luxe ! Je dis :
— J'ai peur, je voudrais dormir contre quelqu'un.
D'autres filles répondent :
— Moi aussi.
On se retrouve collées les unes aux autres et je m'endors...
À suivre.
Un grand merci à Bruce Morgan pour les super dessins.
Nos 7 livres illustrés sont ici :
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