vendredi 9 juin 2023

Maid in Japan - 26 Au sommet.

 

Utaro nous demande :
— En France, vous n'avez pas des chansons de marche ?
Je réponds :
— Si, si j'ai été chez les guides et on en avait.
Nouria s'écrie :
— Moi aussi j'y suis allée ! Tu connais "Un jour la troupe campa" ?
— Ouiiiii !
On chante :
— Un jour la troupe campa A-A-A.
— La pluie s'mit à tomber B-B-B.
— L'orage a tout casseé C-C-C.
— Faillit nous inonder A-B-C-D.
Un groupe de Japonais qu'on dépasse nous suit pour écouter la chanson. On chante jusqu'à "Le temps est au beau fixe X-X-X".
Le groupe nous applaudit. Utaro nous demande :
— Vous en connaissez d'autres ?
On chante  "Alouette et Pinson", puis "En passant par la Lorraine". Les Japonais sont ravis... À leur tour, ils chantent ! Après deux heures de marche, on s'arrête pour se reposer un peu, boire et mettre nos vestes, car il commence à faire frais. Nos nouveaux amis japonais continuent leur ascension, on se dit "À tout à l'heure au sommet". Si ça se trouve, ils verront nos fesses ! On arrive à suivre Utaro, qui est sportif. Le ménage et le sexe, ça nous a fait des muscles. Un peu plus tard, on fait encore une pause, puis on arrive au sommet. Enfin !

  


En chemin, on s'est dit : « Qu'est-ce que c'est moche !», mais tout est devenu plus beau quand il y a eu de la neige. Il fait nettement plus froid aussi. Après ces 6 ou 7 heures d’ascension, on est très fatigués. On suit Utaro jusqu'à une maison de bois au bord d'une paroi à pic. Il va trouver la patronne pour lui dire :
— On a dû retenir trois lits au nom d'Utaro.
La femme regarde dans un livre et répond :
— Désolé Monsieur, aucune réservation à ce nom. D'ailleurs, nous sommes complets.
Utaro prend son téléphone et appelle. La conversation se passe comme ça :
— Mademoiselle Yoake, c'est Utaro. Il n'y a pas de réservation au refuge...
— ...
— Oui, mais...
— ...
— Oui, excusez-moi Mademoiselle, je....
Il se tait car elle a raccroché en lui coupant la parole ! Toujours aussi garce, Yoake. Il n'a pas l'air content... Et nous ? On sera les actrices de leurs putains de caméras cachées, non ? Il réfléchit un moment, puis il  nous dit :
— Allez jouer sur la terrasse, je dois parler à la patronne.
On fait ce qu’il dit. Cette terrasse surplombe carrément le vide... C'est beau mais impressionnant quand on a le vertige. On n'a pas vraiment envie de jouer et puis on n'a pas de jouets. On admire la vue qui est très belle, il ne manque que le  Fuji, au loin !! Cinq minutes plus tard, Utaro arrive et nous annonce :
— C'est arrangé, on a un lit dans une petite pièce.
Pour trois ? J'ai envie de bien dormir mais la perspective d'être nue entre Nouria et Utaro me plaît aussi. Je lui demande :
— Mademoiselle Yoake et l'équipe ne sont pas sur le Fuji ?
— Si, mais ailleurs... On va aller voir le coucher de soleil, et puis manger.
Après être sortis du refuge, on marche vers l'endroit d'où on peut voir le coucher de soleil. On n'est plus comme deux tiques sur les flans du sanglier mais comme deux biches entourant le cerf qu'elles vont partager. Nouria, qui ose tout, lui dit :
— Dans la voiture, je me suis endormie un court moment et j'ai rêvé que nous partions toutes les deux avec vous.
Il rit avant de répondre :
— Qui sait ?
Bon, ça, c'est fait. À mon tour :
— Vous connaissez Monsieur Noguchi, Monsieur ?
— Oui, c'est un homme très important.
— C'est vrai qu'il pourrait reprendre certaines affaires du Prince ?
— Les filles ! On est au sommet du mont Fuji, on est fatigués. On va admirer le coucher de soleil, puis boire du saké et manger... Profitez du moment présent.
Nouria dit :
— Et puis ce soir, vous allez être entre nous.
Il rit à nouveau, mais cette fois, ne répond rien.
Nous ne sommes pas les seuls à aller voir le coucher de soleil. Naruto achète une bouteille de saké avec trois gobelets. Il  nous entraîne vers un endroit où des  gens sont assis sur des chaises, mais il y a moyen de se placer juste devant eux, sur le bord du plancher en bois. Un homme nous dit :
— Eh ! Vous gênez plus.
Naruto se retourne tous muscles dehors sous sa veste, pour lui demander :
— Il y a un problème ?
— Euh... non, excusez-moi.
Voilà l'intérêt d'être avec un homme comme Naruto. Surtout pour moi qui ai un peu peur de tout... Moins qu'avant pourtant, la vie d'esclave m'a endurcie. On est donc assis sur un plancher, accoudé à la barre inférieure de la balustrade, les jambes dans le vide et on regarde le soleil rouge se coucher. D'accord, il est plus orange que rouge, mais il me rappelle quand même le drapeau du Japon. Utaro remplit nos verres de saké et on boit à la santé de... Nouria propose :
— La liberté.
J'ajoute :
— La liberté pour nous trois !
Utaro nous calme :
— Un peu de patience les filles, ça va arriver un jour....
— Vous êtes sûr, Monsieur ?
— Oui.
Alors... Dès que le soleil a disparu à l'horizon, on se lève et on quitte la plateforme. Utaro nous dit :
— Je connais un petit restaurant... je vais appeler.
Il téléphone. Comme le froid commence à se faire sentir, on se colle toutes les deux à lui. Il nous annonce :
— C'est OK, on y va.
Son resto est une grande maison de bois. On entre. Derrière des comptoirs, quatre femmes servent à manger dans des raviers en plastiques... Certains mangent assis autour de longues tables, d'autres restent debout. C'est très, très simple comme restaurant... Utaro dit à une des filles qui sert :
— Je vais voir Madame Matsui, elle est prévenue.  
La fille hoche la tête tout en servant.
On passe derrière un des comptoirs et il ouvre une porte. On se retrouve dans une grande cuisine. Deux hommes et deux femmes d'une cinquantaine d'années préparent à manger. Ça sent la friture... Une grosse femme vient l'embrasser, les autres lui disent bonjour chaleureusement. Elle lui dit :
— On vous a mis là.
Elle désigne une petite table et trois chaises dans un coin.
On va s'asseoir et elle vient nous apporter des brochettes dans des assiettes de carton, ainsi qu'une bouteille de vin blanc. Utaro nous dit :
— C'est de la cuisine d'Okinawa, je suis de là et Madame Matsui aussi. Ce sont des  "kushikatsu", des brochettes de légume et de viande panées.
C'est franchement bon... Il y a aussi des brochettes aux fruits de mer. Comme dessert, nous recevons des raviolis "dango" tricolores, ce sont des boules rondes. Elles sont vert pâle, rose pâle ou blanches, élastiques et sucrées. Nouria et moi, on adore. Utaro rit en nous voyant manger de si bon appétit et il en recommande. Qu'est-ce qu'il est gentil ! On boit du koshu, un vin blanc fruité.
Nous parlons du Japon, de ses projets... J'en oublie le tournage de demain ! Il finit par nous annoncer :
— Les filles, on doit rentrer, Yoake est une lève-tôt, elle risque d'avoir besoin de vous aux petites heures.
Oh, c'est déjà fini ? Utaro paye et on sort du restaurant. Malgré le froid, on fait un petit tour pour admirer la lune depuis le mont Fuji. Ensuite, on rentre à l'hôtel. On fait la file pour les toilettes, puis on se couche avec Utaro entre nous. J'aimerais beaucoup faire l'amour avec lui, mais Nouria me devance... Comme je suis très fatiguée et bercée par le rythme des coups de reins d’Utaro, je m'endors.
***
On est réveillés par la sonnerie du téléphone d’Utaro. Il décroche et dit :
— Bonjour Mademoiselle...
—....
— Oui, on arrive immédiatement.
Il nous annonce :
— Faut se dépêcher, les filles, vous la connaissez...
Oh oui... On va vite aux toilettes. Heureusement, il n'y a pas de file. On s'habille et on se dépêche d'aller à son hôtel. Je me doute qu'elle ne loge pas dans un refuge. On ne voit d'abord qu'une longue construction sans étage. On entre et Yoake demande le numéro de la chambre de Mademoiselle Yoake L. C'est le 28 au niveau moins 2. On prend un ascenseur et on descend de deux étages. Je comprends que l'hôtel est souterrain pour qu'il ne dépare pas le paysage. Utaro toque et entre.
Yoake est nue au milieu de sa chambre. D'abord, je ne vois qu'elle.! Ensuite je remarque la grande baie vitrée et la terrasse construite au-dessus du vide. Nouria et moi, on se met à genoux, tandis qu’Utaro se plie en deux en disant :
— Bonjour Mademoiselle, j'espère que tout s'est bien passé....
Elle répond :
— Oui, plus ou moins. Tu peux disposer Utaro, je n'ai plus besoin de toi.
Il sort. On n'a même pas eu le temps de le remercier. J'en ai les larmes aux yeux... Yoake nous désigne ses pieds du doigt. On rampe à genoux pour aller lui embrasser les orteils. Elle siffle, mais c'est un son très curieux, très aigu. On a dû lui bricoler quelque chose dans la bouche. Au sifflement, un petit drone sort de son sac en dépliant ses ailes. Il vient se placer à hauteur de son visage et filme tandis que Nouria et moi, on embrasse ses pieds.
Je veux Utaro ! Au bout de quelques minutes, elle dit :
— Redressez-vous et apprenez ça.
Elle nous tend deux feuilles. C'est notre texte, enfin deux phrases de texte.
Toujours aussi nue, elle va sur la terrasse avec son drone. Là, elle fait des katas, une série de mouvement de karaté mimant un combat. Ça me fait mal aux seins de le dire, mais elle est belle et elle fait ça vraiment bien.

 


 Il fait tellement froid que son souffle crée des petits nuages.

Après un quart d'heure, elle entre dans la chambre, en sueur malgré le froid.


À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.

Notre nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer.

https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire